Créer une entreprise au Maroc en 2025 est une aventure passionnante mais qui nécessite de bien comprendre les démarches à suivre. Le contexte entrepreneurial marocain est dynamique : pas moins de 95.235 entreprises ont été créées au premier semestre 2025 selon l’Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale (OMPIC).
Le gouvernement a également entrepris de faciliter la vie des entrepreneurs, notamment avec le lancement d’une plateforme en ligne officielle pour simplifier la création d’entreprise.
Cependant, il reste essentiel de connaître les étapes administratives et les choix juridiques à effectuer pour créer sa société dans les meilleures conditions. Ce guide vous propose un tour d’horizon complet – de l’idée à l’immatriculation, en passant par le choix du statut (SARL, SA, auto-entrepreneur…), les formalités obligatoires, les coûts à prévoir et les erreurs à éviter – afin de réussir la création de votre société au Maroc.
Les étapes pour créer une société au Maroc en 2025
La création d’une entreprise au Maroc suit un processus bien défini. En 2025, plusieurs démarches peuvent même s’effectuer en ligne, mais il convient de connaître chaque étape. Voici les principales étapes à suivre pour immatriculer votre société (nous prendrons l’exemple d’une SARL, forme la plus courante) :
1- Choisir le statut juridique adapté
La première étape consiste à choisir la forme juridique de votre future entreprise. Ce choix est crucial car il détermine le régime fiscal, les responsabilités des associés et les formalités à accomplir.
Les statuts les plus répandus au Maroc sont notamment l’entreprise individuelle, l’auto-entrepreneur, la Société à Responsabilité Limitée (SARL), la Société Anonyme (SA) ou plus récemment la SAS. La SARL (y compris la SARL à associé unique) est très fréquente pour les PME car elle offre la protection du patrimoine personnel des associés grâce à la responsabilité limitée.
En d’autres termes, en cas de dettes de la société, les associés ne sont responsables qu’à hauteur de leurs apports au capital, et non sur leurs biens propres.
Prenez donc le temps de réfléchir au cadre juridique le plus approprié pour votre projet (nous détaillons les formes juridiques plus loin).
2- Obtenir un certificat négatif
Le certificat négatif est le document qui atteste que la dénomination sociale (le nom commercial) que vous envisagez n’est pas déjà utilisée par une autre entité. Il s’agit en quelque sorte de réserver le nom de votre société. Cette formalité est obligatoire pour toutes les sociétés (sauf l’entreprise individuelle exploitant sous le nom patronymique sans nom commercial).
La demande de certificat négatif se fait auprès de l’OMPIC (Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale) ou de ses guichets, et peut s’effectuer en ligne via le portail DirectInfo de l’OMPIC.
Le coût est d’environ 230 MAD (210 MAD + 20 MAD de timbre) pour une personne morale.
Pour gagner du temps, il est recommandé de proposer plusieurs noms alternatifs au cas où votre premier choix serait indisponible, et de faire la demande en ligne si possible. Une fois le certificat négatif obtenu, sa validité est généralement de 1 an, période durant laquelle vous devrez finaliser la création de la société en utilisant ce nom réservé.
3- Domicilier le siège social de l’entreprise
Toute entreprise doit avoir une adresse officielle appelée siège social, qui sera son domicile juridique. Cette adresse doit figurer dans les statuts. Vous avez le choix entre plusieurs options pour domicilier votre société : utiliser un local dont vous êtes propriétaire, signer un bail commercial pour louer un bureau, ou passer par une société de domiciliation agréée qui fournira une adresse administrative.
Par exemple, si vous lancez votre activité sans local dédié, vous pouvez temporairement domicilier la société à votre adresse personnelle (dans certaines limites) ou opter pour une adresse de domiciliation partagée.
Attention : dans certaines villes comme Casablanca, seuls des centres de domiciliation homologués par le CRI peuvent fournir des attestations de domiciliation valables.
Une fois votre choix fait, vous devrez obtenir un justificatif : contrat de bail enregistré ou attestation de domiciliation. Notez que l’entrepreneur individuel et l’auto-entrepreneur peuvent utiliser plus aisément l’adresse personnelle, tandis que les sociétés doivent respecter les règles de domiciliation en vigueur.
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4- Rédiger les statuts de la société

Les statuts sont le contrat constitutif de la société. Ce document fondamental précise l’ensemble des règles de fonctionnement de l’entreprise (dénomination, objet social, siège, capital, répartition des parts, mode de gestion, durée, etc.).
La rédaction des statuts est une étape cruciale : des statuts bien rédigés évitent de nombreux problèmes ultérieurs. Vous pouvez rédiger les statuts sous seing privé (entre associés, éventuellement avec l’aide d’un conseiller juridique ou d’un expert-comptable) ou recourir à un notaire pour un acte notarié.
Dans tous les cas, assurez-vous de comprendre chaque clause avant de signer, y compris les clauses sur les pouvoirs du gérant, les modalités de cession des parts, etc. Il est possible d’utiliser des modèles types, mais ils doivent être adaptés à votre situation – n’hésitez pas à prendre conseil.
Une fois les statuts finalisés, ils doivent être signés par tous les associés et légalisés (signature certifiée conforme) en mairie ou chez un notaire. C’est également dans les statuts que vous fixez le capital social de la société et la répartition des parts.
Astuce : Dans une SARL, le gérant peut être nommé directement dans les statuts ou par un acte séparé. Le nommer par acte séparé peut simplifier les changements de gérance ultérieurs (pas besoin de modifier les statuts pour changer de gérant)
5- Ouvrir un compte bancaire et déposer le capital social
Si votre société a un capital social important, la loi impose d’en déposer une partie en banque. Concrètement, pour une SARL, si le capital dépasse 100 000 MAD, vous devez ouvrir un compte bancaire au nom de la société en formation et y bloquer au moins le quart du capital avant l’immatriculation.
La banque délivre alors une attestation de blocage des fonds, à joindre au dossier. Le reste des apports en numéraire doit être libéré dans les 5 ans suivant la création.
En dessous de 100 000 MAD de capital, le blocage n’est pas obligatoire (dans la SARL, aucun capital minimum n’est exigé.)
Il est toutefois recommandé de déposer quand même les fonds initiaux sur un compte au nom de la société, ne serait-ce que pour crédibiliser le capital vis-à-vis des partenaires et démarquer nettement le patrimoine de l’entreprise de celui des fondateurs.
Astuce : Vous pouvez ouvrir ce compte dans n’importe quelle banque de la place. Comparez les offres dédiées aux professionnels, certaines banques proposent des facilités pour les startups (frais réduits la première année, etc.).

Attijariwafa Bank 🔗 https://www.attijariwafabank.com
Banque Populaire (Groupe BCP) 🔗 https://www.gbp.ma
Bank of Africa (anciennement BMCE) 🔗 https://www.bankofafrica.ma
Crédit Agricole du Maroc 🔗 https://www.creditagricole.ma
Crédit du Maroc (filiale du Groupe Holmarcom) 🔗 https://www.creditdumaroc.ma
Société Générale Maroc 🔗 https://www.sgmaroc.com
BMCI (Groupe BNP Paribas) 🔗 https://www.bmci.ma
CIH Bank 🔗 https://www.cihbank.ma
Al Barid Bank 🔗 https://www.albaridbank.ma
CFG Bank 🔗 https://www.cfgbank.com
CDG Capital (banque d’investissement) 🔗 https://www.cdgcapital.ma

Banques Participatives (Islamiques) au Maroc
Bank Al Yousr (Groupe CIH Bank) 🔗 https://www.bankalyousr.ma
Umnia Bank (Partenariat entre CIH Bank et QIIB – Qatar) 🔗 https://www.umniabank.ma
Bank Assafa (filiale d’Attijariwafa Bank) 🔗 https://www.bankassafa.ma
Al Akhdar Bank (Groupe Crédit Agricole du Maroc) 🔗 https://www.alakhdarbank.ma
BTI Bank (Partenariat entre Bank of Africa et ICD – Banque Islamique de Développement) 🔗 https://www.btibank.ma
6- Enregistrement des actes et identification fiscale
Une fois les documents prêts (statuts signés, certificat négatif, justificatif d’adresse, attestation bancaire le cas échéant), il faut déposer le dossier de création soit auprès du Centre Régional d’Investissement (CRI) de votre région, soit directement au greffe du tribunal de commerce.
Le CRI sert de guichet unique et est fortement recommandé, car il centralise plusieurs formalités en une seule étape. Lors du dépôt du dossier, les autorités procèderont notamment à :
- L’enregistrement des statuts auprès des impôts (la formalité qui donne date certaine aux actes). Bonne nouvelle : depuis quelques années, la création d’entreprise est exonérée des droits d’enregistrement (0% sur le capital). Autrefois fixé à 1% du capital (avec un minimum de 1 000 MAD), ce droit a été supprimé pour encourager l’entrepreneuriat. Seul un droit fixe de 200 MAD reste dû si vous avez un contrat de bail ou une attestation de domiciliation, pour enregistrer ce document. Par ailleurs, il faudra coller quelques timbres fiscaux (généralement 20 MAD par page des statuts).
- L’inscription à la taxe professionnelle (TP) et la déclaration d’existence fiscale pour obtenir votre Identifiant Fiscal (IF). Ce numéro IF (ainsi qu’un identifiant commun d’entreprise ICE) vous sera attribué par la Direction Régionale des Impôts. Vous devrez fournir notamment le formulaire d’inscription rempli (fourni par le CRI ou téléchargeable en ligne), une copie des statuts, du certificat négatif, de la CIN du gérant, du justificatif de siège, etc.
Après traitement, une attestation d’inscription à la taxe professionnelle vous sera délivrée, à joindre au dossier. - Le dépôt légal des actes de création au tribunal de commerce (greffe) pour l’obtention du numéro d’immatriculation au Registre du Commerce (RC). C’est cette immatriculation au RC qui confère la personnalité morale à votre société (elle devient officiellement une personne morale distincte).
Le greffe attribue un numéro de RC et délivre un certificat d’immatriculation (modèle J). Pièces à fournir : statuts, procès-verbal de nomination du gérant (s’il est séparé), certificat négatif, attestation de blocage de fonds (si capital > 100k), attestation d’inscription à la TP/IF, copies des CIN des associés et du gérant, contrat de bail/domiciliation, etc. Les frais de greffe s’élèvent à environ 350 MAD pour l’immatriculation au RC.
7- Affiliation à la CNSS
Toutes les sociétés nouvellement créées doivent s’affilier à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), l’organisme de protection sociale des salariés. Cette inscription est obligatoire même si vous n’avez pas encore de personnel au moment de la création, car elle vous attribue un numéro d’employeur pour de futurs employés. L’affiliation CNSS est gratuite.
Elle peut se faire via le guichet du CRI lors du dépôt du dossier (grâce au formulaire unique cité plus haut) ou directement auprès de l’agence CNSS de votre localité. Les documents à fournir comprennent généralement : le formulaire de demande d’affiliation, la copie du modèle d’inscription au RC (modèle J) délivré par le greffe, l’attestation d’inscription fiscale (IF/TP), une copie de la CIN du gérant, et la déclaration des adresses des lieux d’activité.
Une fois affilié, vous obtiendrez votre numéro d’employeur CNSS. Vous ne devrez déclarer et cotiser que lorsque vous aurez effectivement des salariés. (Nota : un auto-entrepreneur peut s’affilier à la CNSS dans le cadre du régime de sécurité sociale des indépendants, distinct du régime général des salariés.)
8- Publications légales obligatoires
Dernière formalité après l’immatriculation : la publication des annonces légales. La loi marocaine impose de publier un avis de constitution de la société dans un journal d’annonces légales (JAL) habilité et au Bulletin Officiel.
Ces publications, en français et en arabe, reprennent les informations essentielles de la société nouvellement créée : forme juridique, dénomination, objet social sommaire, siège, durée, capital, identités des associés et du gérant, numéro de RC, etc.
Le CRI ou le greffe peuvent se charger de transmettre votre avis aux publications officielles si vous avez fourni le texte. Le coût de publication varie en fonction de la longueur de l’avis (tarif à la ligne) : comptez en moyenne 150 à 300 MAD au total (environ 8-10 MAD par ligne dans un journal et 4-5 MAD par ligne au Bulletin Officiel).
Une fois les annonces publiées (cela prend quelques jours), votre dossier de création est complet. Vous pouvez alors retirer auprès du CRI ou du greffe l’ensemble de vos documents officiels : certificat négatif, statuts enregistrés, attestation d’IF, certificat d’immatriculation RC, attestation CNSS, et copies des annonces légales. Félicitations, votre société est officiellement créée !
Les coûts moyens liés à la création d’entreprise

Parlons budget. Combien coûte la création d’une société au Maroc (hors investissement opérationnel de votre projet lui-même) ? Heureusement, constituer une société est peu onéreux en termes de frais administratifs purs, surtout depuis la suppression des droits d’enregistrement proportionnels. Voici un aperçu des coûts à prévoir :
Certificat négatif : ~230 MAD (tarif officiel OMPIC) pour réserver le nom. En cas de rejet du nom, une nouvelle demande est généralement gratuite ou à tarif réduit.
Enregistrement et greffe : 0 MAD de droits d’enregistrement sur les statuts (exonération totale). Prévoyez simplement 200 MAD de frais fixes pour enregistrer le bail ou la domiciliation, plus éventuellement quelques timbres fiscaux (quelques dizaines de dirhams). L’immatriculation au Registre du Commerce coûte environ 350 MAD de frais de greffe.
Publication légale : ~150–300 MAD selon la longueur de l’avis. Chaque journal facture à la ligne, mais pour une annonce standard d’une vingtaine de lignes au total, le coût reste modique.
Affiliation CNSS : Gratuit (seul le remplissage du formulaire peut prendre un peu de temps).
Honoraires éventuels : Si vous réalisez vous-même toutes les démarches via le CRI, les coûts se limitent quasiment aux montants ci-dessus (soit aux alentours de 800 à 1200 MAD au total, soit moins de 100 €). Cependant, beaucoup d’entrepreneurs font appel à un intermédiaire pour gagner du temps ou garantir la conformité du dossier : par exemple un fiduciaire, un expert-comptable, un avocat ou une legaltech. Les honoraires sont libres et varient selon les prestataires. Pour une création de SARL standard, comptez en moyenne 2000 à 3 000 MAD HT d’honoraires si vous déléguez l’intégralité des formalités. Certains cabinets proposent des packages « clé en main » incluant la création de la société, la domiciliation et même la tenue comptable initiale. Par exemple, on trouve des offres autour de 3 200 MAD tout compris pour la création + domiciliation + conseils comptables de démarrage
Erreurs fréquentes à éviter lors de la création d’entreprise
Se lancer dans la création d’une société est un processus stimulant, mais certaines erreurs classiques peuvent compliquer votre parcours si vous n’y prenez garde. Voici quelques erreurs fréquentes commises par les nouveaux entrepreneurs au Maroc, et comment les éviter :
Ne pas établir de plan d’affaires solide – Se focaliser uniquement sur les formalités sans avoir de business plan est une erreur courante. Un plan d’affaires détaillé vous oblige à clarifier votre modèle économique, vos besoins financiers, votre stratégie marketing et vos projections. Sans cela, vous risquez d’avancer à l’aveuglette. Prenez le temps de valider la viabilité de votre projet sur papier, cela vous évitera bien des déconvenues et vous aidera à convaincre partenaires ou banques le moment venu.
Choisir un statut juridique inadéquat – Opter pour la mauvaise forme d’entreprise peut coûter cher plus tard. Par exemple, créer une SA lourde et coûteuse alors qu’une SARL suffisait, ou inversement rester en entreprise individuelle alors que les risques méritaient la protection d’une société à responsabilité limitée. Informez-vous sur les caractéristiques de chaque statut (voir section précédente) et choisissez en connaissance de cause. Au besoin, prenez conseil auprès d’un expert-comptable ou du CRI pour être sûr de votre choix.
Négliger les obligations légales et réglementaires – Certaines démarches post-création sont tout aussi cruciales : s’immatriculer aux services fiscaux, tenir une comptabilité à jour, déclarer ses employés à la CNSS, obtenir les licences ou autorisations spécifiques à votre secteur le cas échéant, etc. Ignorer ces obligations peut entraîner des sanctions ou blocages (par exemple, exercer une activité réglementée sans autorisation, ou omettre de s’inscrire à la taxe professionnelle). Soyez rigoureux dans le respect des règlements dès le départ.
Sous-estimer les coûts et la trésorerie de départ – Beaucoup de créateurs sous-estiment les besoins financiers initiaux. Même si les frais de constitution sont faibles, démarrer une activité a un coût (achat de matériel, loyer, stock, communication…) et les premières rentrées d’argent peuvent tarder. Ne pas prévoir un capital suffisant ou une trésorerie d’avance est risqué. Mieux vaut disposer d’une marge de sécurité pour tenir les premiers mois sans revenus significatifs.
Tout faire soi-même sans s’entourer – L’entrepreneuriat requiert de porter plusieurs casquettes, mais vouloir tout maîtriser seul peut mener à des erreurs. Ne pas se faire accompagner sur les aspects juridiques, fiscaux ou comptables est une erreur fréquente. N’hésitez pas à vous entourer de professionnels compétents (conseiller juridique, expert-comptable, mentor) qui vous feront gagner un temps précieux et éviteront des erreurs administratives. Par exemple, un expert-comptable peut vous aider à choisir le régime fiscal le plus avantageux et à tenir une comptabilité régulière dès le début – c’est un investissement rapidement rentabilisé.
Oublier la stratégie et le développement – À l’inverse, certains restent focalisés sur les procédures et oublient de préparer l’après-création. Créer la société n’est que le début de l’aventure. Il faut ensuite trouver des clients, communiquer, innover… Ne négligez pas l’aspect commercial et marketing sous prétexte que vous êtes absorbé par l’administratif APESCONSULTING.MA . Déléguez si nécessaire les formalités pour vous concentrer sur le développement de votre entreprise, cœur de votre réussite future.